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Épisode 2 : Passer de ma chambre à un stand

Dernière mise à jour : 28 mars



Il faut revenir en arrière pour comprendre pourquoi je n'avais pas si peur de faire un pas dans le vide et me lancer à mon compte en Septembre 2020.


En effet, en Décembre 2019, quelques mois avant le premier confinement, j'ai postulé à mon premier marché de créateurs/créatrices avec ma marque JANO : la première Makerfaire de Bruxelles, un énorme festivale qui exposait des marques responsables et inventions innovantes.


Je me rappelle que j'y ai postulé avec des Mockups (de fausses images en gros) de chemises, expliquant que je souhaitais créer une marque de vêtements à motifs enfantins mais pour adultes, et que le tout serait imprimé en Europe, en sérigraphie végétale et sur coton recyclé.

(nb: je rêvais complétement et je ne savais pas du tout si c'était possible ni à quel coup...)


J'avais passé une petite semaine à créer des motifs et à les photoshoper sur des chemises.

J'avais postulé pour me faire croire que je me lançais, pour me motiver à faire cette marque dont je rêvais. Mais entre nous, je ne pensais pas vraiment m'y mettre. Je n'avais pas vraiment la motivation.

Pourtant, début Décembre 2019, j'ai reçu un mail de "félications" de la Makerfaire, m'annonçant que ma marque et moi avions été sélectionné pour participer à l'évenement.


J'ai explosé de joie, et je suis ensuite redescendue très bas car... tout ce que j'avais proposé dans ce portfolio n'existait pas. Je leurs avais tellement bien menti que j'avais fini par sérieusement me mentir à moi-même.


Pour résumé, j'avais 20 jours pour sortir une marque novatrice :

-trouver des sérigraphes végétales qui impriment des tissus au mètre et que ça ne soit pas trop cher (lol) et qui soient en Europe puisque je l'avais promis (lololol j'étais folle)

-commander ces tissus

-trouver un.e couturier.e car évidemment je ne savais pas coudre

-acheter de la mercerie

-faire une identité de marque (un logo, l'imprimer sur des étiquettes en tissus, en papier)

-faire des packagings éco-responsables

-faire des patrons, designer les produits


20 petites journées pour créer un stand de mytho.


Le genre de projet qui prennent des mois voir des années.


Comme je déteste mentir et décevoir, j'ai perdu quelques cheveux et j'ai remué mon cerveau de flemmarde.

J'ai demandé à toutes les personnes que je connaissais le contact d'un as de la couture.


J'ai été dans le fin fond de Linkebeek passer des après-midis avec une dame pas très aimable qui me menaçait de tout arrêter si je ne la payais pas en cash. Je cousais des noeuds papillons pendant qu'elle faisait tout le reste.

Comme je lui demandais la lune, et que j'étais en détresse, elle avait évidemment trouver le meilleur filon et a pas mal gonflé ses prix. Elle a eu raison. Soyons honnêtes, je ne connaissais rien à la couture et j'étais prête à mettre toutes mes économies pour ne pas avoir honte.


Pendant ce temps, je travaillais des heures sur l'identité visuelle, les motifs, les designs, faisait des demandes de devis de packagings en feuille de riz ou d'amidon... Je courais dans tous les sens, et ça partait dans tous les sens dans ma tête aussi.


Pourtant, j'ai fièrement exposé ce projet mi Décembre 2019.

J'avais l'impression de ne pas avoir vu le soleil depuis 20 jours.

C'était sûrement le cas, j'étais donc ravie derrière mon stand.


Et puis, j'ai vendu mes premières créations, j'ai reçu mes premiers compliments, je me suis fait mes premiers contacts, j'ai eu des conseils et j'ai rencontré des gens passionnants.


J'avais des paillettes plein les yeux. J'ai été invitée à participer à d'autres événements.

J'avais eu comme une révélation. Je voulais faire ça toute ma vie : rendre les gens heureux avec ce que j'invente, faire voyager mes créations ou voyager avec elles.


Et puis surtout, j'avais réalisé une chose très importante : quand je me donnais les moyens, j'étais capable, je pouvais me faire confiance.



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